Linars
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Histoire générale de Linars

 

Historique

Extraits du « Petit patrimoine rural de Linars » (textes de Christine Olmer)

 

       Les origines du peuplement de Linars sont mal connues.

      Dès l’époque gallo-romaine, une implantation humaine est attestée par la découverte des vestiges d’une villa, d’assez vastes proportions, entre les Boisdons et la Nouère. Murs maçonnés, colonnes, chapiteaux, céramique et monnaies ont pu être mis au jour lors de fouilles.

      D’autre part, la commune de Linars est parcourue par le « chemin des Anglais » qui relie Saintes à Angoulême en traversant également les communes de Hiersac, Jarnac, Cognac et Merpins. Ce chemin correspond au tronçon d’une ancienne voie romaine aujourd’hui disparue. La présence de cette route très ancienne a dû contribuer au développement d’un village. Selon la tradition, un cimetière gallo-romain occupait le bourg, au nord de l’église. Au XIXème siècle – vers 1860 – quelques sépultures gallo-romaines enfouies y ont été découvertes. Dans l’un des tombeaux a été trouvée une amphore portant une inscription indéchiffrable.

      Au XIIème siècle, des habitations se sont fixées autour de l’église dédiée à Saint Pierre, pour constituer le bourg de Linars.

      Egalement, pour la période médiévale, des textes évoquent au village de Chevanon l’existence d’un prieuré qui dépendait de l’abbaye de Saint Cybard et qui a existé jusqu’à la révolution.

     Au XIXème siècle ont été découvertes douze pièces de monnaies d’argent lors des travaux d’établissement d’un chemin près de l’église. Ces pièces, frappées en Aquitaine sous le Prince Noir, faisaient parties d’un petit trésor composé de quatre-vingt pièces similaires trouvées dans un tombeau datant de la fin du XIIIème siècle – début XIVème siècle.

     Les guerres de religion à la fin du XVIème siècle – qui ont particulièrement touché notre région – n’ont pas épargné Linars et l’église a été en grande partie détruite.

     Le XVIIIème siècle est marqué par l’élection du premier maire de Linars, Pierre Mathieu, le 28 février 1790. Les habitants de la commune lui doivent le rachat des droits d’agrier détenus jusqu’alors par l’abbaye de La Couronne sur certaines terres de Linars.

C’est à cette époque également que Linars, divisée en deux parties par la « Noire » (Nouère), a bien failli être partagée entre Fléac et Saint Saturnin. L’idée est finalement abandonnée grâce à l’aménagement d’un pont sur ladite Nouère. Les hameaux situés de chaque côté de ses rives ont ainsi pu être reliés et constituer une commune à part entière.

     La Révolution conduit à la dispersion des biens du Clergé avec la vente des « biens nationaux ». C’est ainsi que les habitants ont pu acquérir le mobilier de l’église, vendu aux enchères.

     Le XIXème siècle est une période prospère pour les cultures et notamment la vigne. En témoignent les nombreux portails et fermes édifiés à cette époque.

    Une nouvelle population apparaît sur le territoire de Linars avec l’installation d’ouvriers. Travaillant à la poudrerie d’Angoulême, les ouvriers demeurent de préférence dans les communes périphériques – Saint Yrieix, Fléac, Saint Michel et Linars – attirés par les bas prix des loyers et l’absence d’octroies.

 

Linars et la guerre de 14-18 

 

         Il y a 100 ans, en plein été 1914, après les premières récoltes, la guerre entre l’Allemagne et la France fut déclarée. L’ordre de mobilisation arriva dans tous les villages de France : des pleurs se mêlèrent à la fierté de partir pour défendre la patrie,  pour reconquérir l’Alsace et la Lorraine mais surtout pour « la der des ders »

             A Linars* aussi, les jeunes gens quittèrent leur foyer pour rejoindre les zones de combat dans l’Est ou le Nord de la France. Ils pensaient partir pour une guerre de courte durée et rentrer chez eux avant Noël.

   Hélas ! Près de 1 400 000 militaires français et 300 000 civils sont morts durant ce conflit.

  Sur le monument aux morts dans l’enceinte du cimetière ou à l’intérieur de l’église, est inscrit le nom des 15 victimes linarsaises lors de la « Grande Guerre ».

            Ci-joint, à droite de votre écran,  un tableau présentant 16 jeunes gens « morts pour la France ».

On remarque que  5 jeunes étaient nés à Linars, 10 ont été tués à l’ennemi, 4 dans la Somme, 3 dans la Marne, 2 dans l’Aisne ou à l’étranger ! Parmi eux, 3 avaient autour de 20 ans !

Pour l’instant, seuls 2 lieux de sépulture sont connus :

                  – A Soupir dans l’Aisne pour Louis Arthur ALLARY

                  – A Linars (caveau familial ) pour Edgard TRIPLON

 

         *Lors du recensement de 1911, Linars comptait 506 habitants.

 

Guerre 39-45 : la Stèle des Martyrs à Linars

 

En 1944, six  résistants ont été inhumés dans le cimetière de Linars :

Le premier, Justin CROUZAUD né le 08/04/1910 à Pressignac en Charente  a été fusillé par les Allemands le 3 avril 1944  pour son action à la Poste de Ruelle.

Les 5 autres sont appelés des résistants bretons car ils ont été arrêtés en Bretagne dans les Côtes d’Armor en mars ou avril 1943. Emprisonnés à St-Brieuc puis à Rennes, ils ont été transférés à la prison Saint Roch à Angoulême ; ils étaient proches du Parti Communiste clandestin et FTP ( Francs Tireurs Partisans) ; après un procès militaire, ils furent fusillés aux Trois Chênes et inhumés à Linars le 3 juillet 1944. Ce jour-là, selon un jeune témoin linarsais qui se rendait chez le maréchal, de nombreux soldats nazis entouraient le cimetière.

Il s’agit de :

 – Emile LAURENT né le 03/09/1924 à Warmeriville ( Marne)

 –  Edmond LEMERRER né le 28/08/1924 à Lannion ( Côtes du Nord)

– Charles LEMOAL né le 19 12 1924 à Pleumer Gauthier ( Côtes du Nord )

–  Jean-Baptiste MONT né le 25/04/1924 à Créteil ( Seine )

– Marcel DANIGO né le 19/04/1909 à Port Louis ( Morbihan )

     Sur la stèle, il est aussi écrit  :

 

« Victimes de la barbarie Allemande, ils sont morts pour la liberté en criant :

« VIVE LA FRANCE »

Dans son ouvrage «  Carnets de guerre » le Colonel Francis Cordet écrit :

« Le tribunal de la FK condamne à la peine de mort cinq FTP transférés de la prison de Rennes. Fusillés au stand de tir des Trois Chênes, ils sont inhumés à Linars. »

 

Après la guerre, leurs corps furent rendus à leurs familles et vers 1990, fut érigée une nouvelle stèle sur l’emplacement de leur inhumation..


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